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Michaël De Block : « Le numérique est devenu un support essentiel des filières de soins »


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Mercredi 18 Juin 2025 à 09:56 | Lu 84 fois


À mesure que les nouvelles technologies prennent de plus en plus d’ampleur en milieu hospitalier, le Groupement hospitalier de territoire (GHT) du Vaucluse a décidé de renforcer leur adoption, en mettant particulièrement l’accent sur les partenariats et l’intelligence artificielle. Le point avec Michaël De Block, DSI de ce GHT composé de douze établissements, dont son hôpital support, le Centre hospitalier d’Avignon.



Quelle place les innovations technologiques occuperont-elles, selon vous, dans l’hôpital de demain ?

Michaël De Block : Depuis près de 30 ans, j’accompagne les hôpitaux dans leur transformation numérique et j’ai pu observer l’évolution de ces technologies dans le monde de la santé. Avec l’arrivée des GHT, nous avons consolidé et sécurisé nos systèmes d’information, amélioré la gestion de nos données, et commençons à tendre vers une convergence à l’échelle des territoires. Ces avancées facilitent l’adoption des nouvelles technologies et il est évident qu’elles prendront une place de plus en plus prépondérante dans l’hôpital de demain. Les pouvoirs publics l’ont bien compris : la nouvelle version de la certification de la Haute autorité de santé, ainsi que les récents programmes de financements nationaux, continuent de favoriser le développement des outils numériques au sein des établissements de santé. 

Pourriez-vous nous donner des exemples d’outils déployés au GHT du Vaucluse ?  

Le GHT du Vaucluse utilise des outils de télémédecine, couvrant la téléradiologie, la téléconsultation, la télésurveillance et la télé-expertise. Grâce à eux, certaines spécialités, comme la dermatologie, l’oncologie, la gériatrie, la diabétologie ou la cardiologie, manquant cruellement de spécialistes, ont pu se réorganiser et s’adapter aux besoins croissants du territoire.

L’intelligence artificielle fait-elle aussi partie de vos projets ?

Bien sûr. Nous avons même créé une sous-commission « IA & Santé » au sein de la Commission médicale de groupement. L’IA est déjà présente dans nos outils d’imagerie et se développe progressivement dans d’autres domaines, comme l’aide à la prise de décision, la sécurisation des soins, ou encore l’automatisation de tâches administratives. Notre enjeu aujourd’hui est d’introduire la garantie humaine dans tous nos projets, afin de cadrer et sécuriser ces nouveaux usages. Nous disposons d’un accompagnement spécifique à cet effet.

Le GHT du Vaucluse a également mis en place une « clean room ». Pourriez-vous nous en dire plus ? 

Tous ces usages numériques accompagnent la production de soins de nos établissements. Le risque de panne ou de cyberattaque existe et pèse sur nos structures. Il nous fallait imaginer un système permettant de redémarrer nos systèmes d’information essentiels en moins de 24 heures. La « clean room » a été conçue dans ce sens. C’est une salle informatique mobile (moins de 200 kg), transportable dans une camionnette. Ce projet, soutenu par l’ARS PACA et le GRADeS IESS, témoigne de la prise de conscience croissante quant à l’importance de la cybersécurité et des logiciels informatiques dans le secteur de la santé. Le numérique est devenu un support essentiel des filières de soins.

> Article paru dans Hospitalia #69, édition de mai 2025, à lire ici  
 




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